Loi renseignement et TOR


Alors que le projet de loi renseignement est actuellement au cœur des débats, il nous a semblé intéressant de vous présenter ici une solution bien pratique vous permettant de surfer, relativement, en toute sécurité, et de façon quasi anonyme.

Bien entendu, nous ne cherchons pas ici à donner des méthodes aux personnes mues par de vils desseins, elles les ont déjà trouvé sans notre contribution, mais nous cherchons à sensibiliser le grand public qu’il existe des solutions apportant une certaine impression d’anonymat.

Nous parlerons aujourd’hui de TOR, de son réseau et particulièrement du TOR Browser, navigateur renforcé basé sur Firefox, permettant de surfer sur internet de façon anonyme.

Nous souhaitons volontairement rester dans un premier temps sur cette interface, nous aborderont dans un prochain article une comparaison entre TOR et les VPN et par la suite l’association simultanée TOR + VPN.

TOR : de quoi parlons-nous exactement et que voulons-nous contrer ?

Encore une fois, nous ne nous adressons pas au grand banditisme mais à monsieur tout le monde, qui par principe, refuse que des informations privées soient stockées et exploitées.

Par définition les informations de surf sont stockées potentiellement à deux endroits :

  1. Dans votre historique sur votre pc,
  2. Dans les serveurs de votre FAI, qui sont depuis le début d’internet, contraints de conserver vos traces de surf.

Votre historique personnel sur votre pc est facilement effaçable, il peut même être désactivé en navigation privée, tandis que vous n’avez aucun accès sur l’historique FAI. Actuellement, si vous faites l’objet d’enquête, suspicions d’actes de malveillance, terrorisme etc. votre historique FAI peut être consulté sur demande judiciaire. Ce qui est bien évidemment normal.

Le projet de loi renseignement est encore très flou à l’heure actuelle, on nous parle de boîtes noires enregistrant l’ensemble de vos données et d’un algorithme complexe triggant une alerte en cas de comportement suspect, utilisation de mots clés etc. Une sorte de Patriot Act à la Française, quoi qu’on en dise…

Dans l’attente de l’application d’une telle loi (de sa mise en place et du développement de l’algo et du recrutement de l’armée d’analystes nécessaire), nous allons voir aujourd’hui comment fonctionne le TOR Browser et comment il peut potentiellement vous protéger d’une telle surveillance, ou pas…

En effet, il a été clairement relevé que l’utilisation d’un tel réseau, attirerait irrémédiablement les soupçons sur votre personne, vous mettant sous les feux des projecteurs…

Bref, beaucoup de rumeurs, de discussions enflammées…

Découvrons TOR Brower !

Pour le télécharger, rendez-vous à cette page et choisissez la dernière version (nous avons testé la 4.0.8).

Choisissez la langue française, et choisissez un répertoire d’installation.

A priori (je n’ai pas vérifié) TOR n’installe rien, pas de choses dans la base de registre etc. Juste un répertoire « autoportant », nous n’avons pas fait l’essai, mais il est fort à parier que ce répertoire copié sur USB fonctionnerait en stand-alone.

Pour lancer TOR, cliquez sur « Start Tor Browser », une fenêtre de connexion au réseau TOR s’ouvre (c’est assez long) et vous arrivez sur la page d’accueil TOR.

 Le navigateur de base intègre une recherche par DuckDuckGo ou StartPage.

Pour vérifier manuellement, si vous êtes connecté ou non au réseau Tor, utilisez le site Internet https://check.torproject.org/.

Et surfez comme d’habitude. Vous allez le voir assez rapidement, c’est plus lent… Et oui !

TOR route le trafic de sorte que chaque nœud qui compose son réseau ne connaisse uniquement que le nœud précédent et suivant, soit, en d’autres termes, TOR permet de réaliser des connexions presque impossibles à tracer. Le trafic est également chiffré de chez vous jusqu’au nœud de sortie.

Cependant votre FAI sait quand vous êtes connecté au réseau TOR et le nœud de sorite peut également voir tout votre trafic, mais ne devrait pas pouvoir tracer l’origine de connexions et donc ne devrait pas savoir que c’est vous qui l’utilisez. Conditionnel… A confirmer…

Aussi, nous vous conseillons de bloquer les scripts sur TOR. Le plugin NoScript est présent pour bloquer tous les scripts par défaut. Certains dysfonctionnements vont alors avoir lieu, mais ceci au profit de votre anonymat !

Nous terminons ici notre introduction sur TOR.

Encore une fois son utilisation vous apporte plus d’anonymat et une absence total de tracking (Google et autres… Vous savez les publicités contextuelles qui apparaissent, les prix des avions qui ne font qu’augmenter plus vous regardez les vols…). En aucun cas nous ne pensons qu’un anonymat absolu soit atteignable via TOR, du fait de sa faiblesse dans le dernier nœud notamment, mais c’est déjà pas mal !

Enfin, nous pensons que son utilisation, malheureusement, risque de vous « afficher » comme suspect potentiel… A utiliser donc avec parcimonie.

[EDIT Décembre 2015]

Dans cet article nous vous avons présenté le réseau TOR et son navigateur le TOR Browser. Depuis la date de parution de cet article et sa mise à jour aujourd’hui, les terribles événements du 13 novembre 2015 ont eu lieu, emportant avec eux, pour beaucoup, toute justification d’anonymat, à tel point que le gouvernement pense à interdire (pour un temps?), le réseau TOR, comme décrit dans cet article : Interdiction de TOR.

Même si cette interdiction semble techniquement difficile (il sera toujours possible pour les génies de l’informatique de rester anonyme), la tendance de surveillance accrue, pour le bien des citoyens, est bien présente… Affaire à suivre donc. A ce jour, TOR est toujours utilisable, la loi renseignement n’est toujours pas applicable et le flux de données continue de se déverser dans les tuyaux de l’internet…

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